(Traduction du balado enregistré en anglais)
Martin Lefebvre
Bonjour à tous, je m’appelle Martin Lefebvre, je suis chef des placements chez Banque Nationale Investissements. Merci d’écouter notre série de balados BNI. Aujourd’hui, le sujet ne pouvait pas être mieux choisi, alors que nous tournons le dos à 2024 pour accueillir 2025 à bras ouverts. Nous allons donc parler des perspectives pour les investisseurs, de ce que nous réserve la future administration américaine, de ce que cela signifie pour les marchés, et, en particulier, de ce qu’impliquent les droits de douane de 25 % sur les produits canadiens et mexicains, annoncés récemment. Pour en parler, nous avons invité notre ami John Tousley du Groupe de solutions clients de Goldman Sachs. Bonjour John, merci de vous joindre à nous.
John Tousley
Merci de l’invitation, Martin. C’est très apprécié.
Martin Lefebvre
John, au moment de terminer l’année 2024, selon vous, quelle a été la plus grande surprise de l’année écoulée et comment décririez-vous le contexte macroéconomique à la veille de l’année 2025?
John Tousley
Merci pour cette question. Le moment est effectivement bien choisi pour une rétrospective. Et je dirais qu’il y en a eu plusieurs, des surprises. Tout d’abord, la performance constante des marchés mondiaux, et en particulier des marchés américains et, aux États-Unis, les rendements supérieurs des actions des sociétés qu’on appelle les Sept Magnifiques. En 2023, le marché boursier avait grimpé de 26 % et plus aux États-Unis, et il semble que cette performance se répétera cette année. Et cela devrait continuer. Et même si les marchés sont clairement évalués, il est clair que le premier constat que l’on peut faire est de constater leur vigueur dans un contexte macroéconomique sain.
À quoi faut-il s’attendre à l’approche de 2025? Nous tablons sur une croissance idéale, ni trop robuste, ni trop faible. Nous prévoyons une croissance mondiale d’environ 2,7 %, de près de 2,5 % aux États-Unis, avec une croissance du PIB canadien d’environ 1,9 %. Et tous ces chiffres sont très proches de ce que nous appelons le potentiel, c’est-à-dire une sorte de taux d’équilibre de la croissance. La probabilité d’une récession au cours des 12 prochains mois aux États-Unis est assez faible, à 15 %. Donc, nous pensons que la conjoncture continuera peut-être de ralentir un peu en termes de croissance mondiale et de croissance américaine, mais qu’elle restera très constructive pour les marchés de capitaux, les bénéfices et les marges. Et donc, Martin, d’un point de vue macroéconomique, 2025 ressemblera beaucoup à 2024.
Martin Lefebvre
Vous avez dit que l’inflation était sur toutes les lèvres en 2024. Par ailleurs, pensez-vous que c’est le marché du travail qu’il faudra surveiller en 2025 ou pensez-vous qu’il culmine déjà autour des niveaux actuels?
John Tousley
Je pense que c’est exactement la bonne question. Aux États-Unis, et, là encore, je pense un peu partout dans le monde, nous avons été focalisés sur la maîtrise de l’inflation à la suite de la pandémie de COVID-19. Au milieu de l’été, autour de juillet cette année, le marché et beaucoup de banques centrales ont essentiellement dit qu’ils pensaient avoir jugulé l’inflation structurellement. Maintenant, nous cherchons des signes de la persistance de la croissance économique. Or, je crois que le marché considère le marché du travail comme le meilleur indicateur de cette persistance. Donc en termes d’importance, quand je travaille avec des clients et des investisseurs, quel est l’indicateur le plus portant à surveiller au cours des deux prochains trimestres? Ce n’est plus l’inflation. C’est maintenant clairement la santé du marché du travail parce que c’est le baromètre avec lequel la Réserve fédérale américaine jaugera l’état de l’économie.
Martin Lefebvre
Alors qu’est-ce que tout cela signifie? Qu’est-ce que cela signifie pour les marchés? Vous avez mentionné plus tôt que nous en sommes à une deuxième année spectaculaire d’affilée. Et il semble que tous les prix soient à un niveau qui exige la perfection. Les actions sont chères à ce niveau. Donc sommes-nous de nouveau dans une bonne passe ou le moindre petit impact provoquera-t-il une correction boursière cette fois-ci?
John Tousley
C’est compliqué. Pour 2025, je pense que nous sommes en bonne posture. Et en fin de compte, quand on pense à des prévisions sur un ou deux ans, les données qui déterminent réellement l’issue à court terme, sur un horizon d’un ou de deux ans, ce sont les bénéfices, leur dynamique et la croissance économique. Et toutes ces données sont bonnes. Donc, à court terme, notre cible pour l’indice S&P 500 est à 6 500 pour la fin de l’année prochaine. J’entrevois un rendement proche de dix pour cent. J’aime les perspectives pour les deux prochaines années. Si la composition de votre portefeuille était bonne en 2024 et en 2023, le même plan sera probablement couronné de succès. Nous plaiderions en faveur d’un léger élargissement de la base. Nous entrevoyons un peu plus de risque dans le système que les années précédentes. Il y a plus de risques que se produise une correction. Tous ces risques me semblent un peu plus grands en 2025. Et donc, il faut se concentrer sur une bonne composition du portefeuille. Mais je pense que ce que vous faites déjà actuellement va probablement bien fonctionner en 2025.
À plus long terme, sur quels éléments baser les prévisions? Quand on commence à penser à ce qu’on va faire au cours des 10 prochaines années? À notre avis, ces chiffres sont nettement moins élevés. Et les points de référence pour les rendements à plus long terme sont la valorisation, la concentration et quelques autres facteurs qui donnent à penser que les rendements à long terme diminueront. Le débat, à l’interne, est de savoir si ce chiffre sera de 6 % ou de 7 % annualisés? Baissera-t-il à 3 %? Il y a toutes sortes d’arguments. Et donc, un de nos messages pour le long terme est que nous entrons dans une période au cours de laquelle une diversification croisée plus large des actifs sera très importante. La gestion des risques sera très importante. Le niveau de risque est moins certain, pas plus certain à l’avenir. Et donc, nous adhérons fermement aux principes d’une bonne conception des portefeuilles maintenant parce que nous apprécions le marché à court terme, mais nous reconnaissons que nous devrons affronter des vents contraires à plus long terme. Nous pensons que d’autres catégories d’actifs peuvent être réellement utiles à plus long terme.
Martin Lefebvre
Et qu’en est-il des petites capitalisations? Ce sont les actions des mégacapitalisations qui ont mené le bal et votre valorisation laisse penser que nous approchons d’un point culminant, mais comment y faire face? Les petites capitalisations sont moins chères, mais le contexte actuel est déterminé par les grandes capitalisations et l’exception américaine, l’innovation, la recherche-développement et l’IA actuellement. Comment faire face à tout cela? Où voyez-vous de la valeur à extraire?
John Tousley
Je pense que si je devais dresser la liste des pour et des contre pour les petites capitalisations, en fin de compte, ils s’équilibreraient relativement. Vous savez, les petites capitalisations aiment les taux d’intérêt plus bas. Les politiques de M. Trump pourraient justifier une concentration sur le secteur intérieur dans votre stratégie de placement. Ce sont les revenus générés à l’intérieur des États-Unis qui favoriseront les petites capitalisations. Nous pensons réellement que les prochaines vagues d’investissement dans l’IA concerneront aussi les petites capitalisations. Nous apprécions les occasions à saisir, la valorisation, la composition des rendements provenant de ces entreprises. Mais en cas d’incertitude macroéconomique, les petites capitalisations pourraient être à la traîne, car elles détestent le risque de récession. Collectivement, les risques sont relativement équilibrés, mais voici ce que nous avons vu : chaque fois en 2024 que nous avons vu une pause ou un exode des capitaux des sept mégasociétés technologiques, les Sept Magnifiques, qui dominent les rendements. Chaque fois qu’en 2024, nous avons assisté à une pause ou un transfert de capitaux de ces noms, les capitaux ne sont pas partis à l’étranger, mais ont été dirigés vers des sociétés à capitalisation moins grande. Les investisseurs qui veulent rester sur le marché boursier sont prêts à passer des grandes sociétés technologiques à des entreprises moins grosses. Le positionnement et les flux de capitaux seront dont relativement intéressants. En somme, quand j’évalue ma liste des pour et des contre, je privilégie fondamentalement les petites capitalisations à l’avenir. En regardant la combinaison des politiques, des taux d’intérêt, des bénéfices, l’IA offre des occasions qui favoriseront les petites capitalisations. Mais ne vous attendez pas à une performance supérieure homogène et progressive. Ces titres seront moins performants trois semaines par mois. Puis il y aura un éclair de performance supérieure pendant une semaine. Donc, le risque c’est que, je ne pense pas qu’on puisse dire quel sera le bon moment, mais je veux être positionné pour profiter de ces brèves bouffées de rendement supérieur que pourraient offrir les petites capitalisations. Et je pense qu’il y en aura assez pour qu’elles dépassent les grandes capitalisations au cours des deux prochaines années.
Martin Lefebvre
Bien, alors accueillons la volatilité à bras ouverts une fois de plus et soyons prêts pour 2025. John, c’était un plaisir de vous parler. Nous arrivons à la fin de cette émission. Merci à tous de votre fidélité à notre série de balados. Nous reprendrons le micro le mois prochain.
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