Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, 6 mars, on va essayer de faire le point sur un contexte économique complexe, en constante évolution, et d'évaluer ce que tout ça implique pour la suite des choses, pour les marchés. Et d'entrée de jeu, c'est important de comprendre que selon certains indicateurs, on fait littéralement face au plus haut degré d'incertitude politique économique depuis au moins 25 ans. Donc, il ne faut pas se surprendre de voir la volatilité des marchés boursiers augmenter en conséquence. Face à ce contexte-là, tout le monde essaie d'évaluer quelle sera, à terme, la politique de tarifs et son impact, à terme également, sur l'économie. Mais vous voyez que pour l'instant, la réaction est quand même assez mesurée sur le plan des marchés. Il n’y a rien de trop exagéré en termes de volatilité, peut-être parce que les marchés ont été conditionnés à un monde quand même assez incertain depuis les 10 dernières années. Mais il reste quand même que pour le S&P 500, c'est un changement de cap quand même assez important. La bourse américaine carburait à l'optimisme après l'élection américaine, mais là on a vu que tout ça s’est un peu renversé depuis le début de l'année. La bourse est même un peu un peu négative depuis cette période. Donc changement de cap, remise en question au niveau de la bourse américaine, tout le monde se questionne pour la suite des choses.
Cela dit, s’il y a un constat qui ressort des dernières semaines, c'est bien l'importance de la diversification, qui est vraie sur le plan des relations commerciales entre pays, mais qui est d'autant plus vraie lorsqu'on regarde un portefeuille d'investissement. Par exemple, si on prend plutôt un portefeuille diversifié mondialement en dollars canadiens, vous voyez, oui, des légers gains depuis le début de l'année. L'Europe fait bien, ça aide. Mais surtout, un parcours, un chemin beaucoup moins erratique, beaucoup moins volatil, comme on peut le voir sur le graphique, alors que justement, ces effets de diversification fonctionnent, entre autres le dollar canadien également qui, en se dépréciant, aide les rendements lorsqu'on les ramène à notre côté de la frontière. Donc, de ce côté, ça fonctionne quand même.
Les obligations jouent aussi leur rôle de diversification. Un contexte de crainte vis-à-vis la croissance économique, c'est généralement bon pour cette catégorie d'actifs. Effectivement ça a été le cas depuis le début de l'année, de sorte que si vous prenez un portefeuille tout ce qui est plus classique, un portefeuille équilibré – 60 % actions et 40 % d’obligations –, vous voyez que le chemin parcouru est, à toutes fins pratiques, pas si volatil, il n’y a pas trop de dommages qui ont été réalisés depuis le début de l'année.
Maintenant, il faut être prudent quand même parce qu’il y a définitivement un potentiel pour que les choses empirent au courant des prochains mois. Il faut être lucide à cet égard. À titre d'exemple, la Banque du Canada a justement essayé d'évaluer quel pourrait être l'impact économique d'une guerre tarifaire totale, donc un scénario assez extrême ici pour l'économie canadienne. Et comme vous pouvez le voir, on n'est pas dans un scénario observé lors de la crise financière [de 2008] ou de la pandémie, mais quand même un choc économique qui aurait le potentiel d’arrêter complètement la croissance économique du pays en 2025 et de créer des problèmes pour l'inflation. Donc, il faudra quand même suivre ça de près.
Les enjeux sont sérieux, mais s'il y a bien une chose qui ressort des dernières semaines, c'est que l'économie américaine n'est pas complètement immunisée, non plus, contre un scénario, un choc tarifaire, en fait, qui est auto-infligé par sa propre administration. Et on le voit dans le sentiment des consommateurs qui, un peu comme la bourse, avait augmenté, carburé à l'optimisme à la suite de l'élection américaine. Mais depuis, ça s'est renversé dans les deux derniers mois, ce qui sans aucun doute fait écho à des inquiétudes vis-à-vis les tarifs, ce que ceux-ci impliquent pour l'inflation, les attentes d'inflation, qui normalement ne bougent pas beaucoup dans le temps, mais là on vient de frapper un sommet en 20 ans dans l'esprit des consommateurs américains. Donc les choses bougent pour une économie qui carbure à la consommation intérieure. Ces tendances-là seront très importantes à suivre au courant des prochains mois. Ça pourrait avoir des conséquences à plusieurs égards.
Pour conclure, maintenant, 3 points clés à retenir. Comme je le disais, il y a énormément d'incertitudes actuellement. Pour l'instant, les marchés sont essentiellement en train de retenir leur souffle, en attente d'un peu plus de clarté sur la structure, à terme, de ces tarifs et l'impact, à terme également, au-delà du bruit à court terme, pour l'économie. En principe, c'est une menace pour la croissance, surtout d'un pays comme le Canada, une menace également pour l'inflation, surtout aux États-Unis, donc il faudra suivre ça près. Par conséquent, il faut s'attendre encore à un contexte très volatil, peut-être même plus qu'il ne l'a été depuis le début de l'année. Mais encore une fois, à notre humble avis, la meilleure approche dans un monde aussi incertain, c'est d'axer sa stratégie d'investissement sur la diversification, qui fonctionne bien depuis le début de l'année, plutôt que d'essayer de prendre une position très pointue sur un président américain qui, rappelons-le, est fondamentalement imprévisible.
C'est tout pour aujourd'hui. Merci d'avoir été à l'écoute. Et puis on se parle en juin.