Annamaria Testani (AT) et Terry Dimock (TD)
AT :
Bonjour tout le monde. Bienvenue à la première édition de BNI en bref. C’est notre premier podcast où nous partageons l’information nécessaire sur des sujets pour la gestion de vos portefeuilles lorsque vous interagissez avec vos clients.
Je me nomme Annamaria Testani. Je suis vice-présidente, Ventes nationales pour Banque Nationale Investissements et aujourd’hui, comme invité, j’ai Terry Dimock, qui est le gestionnaire de portefeuille en chef de BNI.
Il y a beaucoup de sujets qu’on pourrait adresser aujourd’hui, mais il y en a un qui semble être pas mal courant dans les médias. On parle vraiment de ESG. Il y a beaucoup de définitions différentes dans l’investissement durable ou dans l’ESG. Selon toi, quels sont les principaux faits dont les gens doivent se souvenir?
TD :
Si on retourne il y a plus de 20 ans, quand ça a commencé l’investissement durable, on parlait plutôt d’exclusion. Donc, de ne pas investir dans certains secteurs qu’on pensait qui étaient mauvais pour la société ou l’environnement, des casinos ou le tabac et autre. Au fil des années, on a vu que c’est important de regarder toutes les compagnies, les encourager à avoir des bons comportements et à analyser tous les facteurs ESG, donc environnementaux, sociaux et de gouvernance, et de s’assurer qu’elles s’améliorent et deviennent des meilleures citoyennes dans la société.
Donc, nous, on prône vraiment l’intégration ESG. On pense que ça rajoute à l’analyse financière traditionnelle, d’aller voir le modèle d’affaires, la compétition, la profitabilité et la valorisation. Mais, en regardant les facteurs ESG, on analyse le risque et je pense qu’on peut certainement avoir un rendement équivalent, probablement meilleur, mais assurément on réduit le risque en regardant ces facteurs qui sont très importants.
AT :
Je trouve ça vraiment intéressant. Parle-moi un peu plus des objectifs de développement durable des Nations Unies et pourquoi sont-ils si importants?
TD :
En 2015, tous les membres des Nations Unies ont décidé de se doter de 17 objectifs de développement durable qui au cours des 20 prochaines années, il y aura un investissement par chaque pays pour les atteindre. Donc c’est dans 17 catégories différentes, on peut parler de la pauvreté, de l’éducation, de la qualité de l’eau, plein d’objectifs qui font que la planète va demeurer durable, habitable dans 20 ans pour nos enfants, pour nos petits-enfants, pour les générations à venir.
Donc, regarder un investissement sous ce filtre, c’est vraiment de regarder des compagnies qui vont bénéficier des investissements qui vont être faits en développement durable par tous les pays du monde, et non juste exclure certaines compagnies parce que c’est contre nos valeurs. Je pense qu’investir dans les compagnies qui vont aller chercher une part de revenu du « market share » si on veut dire en anglais, dans les années à venir à cause de ces investissements nous donne une meilleure chance d’aller trouver les bonnes compagnies, trouver les bons modèles d’affaires qui vont vraiment bénéficier l’investissement durable.
AT :
Donc en bout de ligne, ce n’est pas vraiment un « fashion » lorsque l'on entend parler d'ESG, c’est vraiment quelque chose d'important, de plus en plus c’est sur le radar de tous les gens qui font de la gestion de portefeuille. Je trouve ça vraiment intéressant. Mais, ce que je constate, c’est que tous les lancements précédents de produits ESG ont été faits avec une gestion passive. BNI a décidé de faire quelque chose un peu différent, et on a choisi de faire la gestion active. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi cette décision?
TD :
Chez BNI, on fait tout le temps nos devoirs. On prend des décisions éclairées basées sur des faits. Donc, on ne veut pas juste dire bon, c’est quoi la saveur du jour, qu’est-ce qu’on pense qui va vendre. On veut trouver le véhicule d’investissement qui va être le meilleur pour notre client pour l’aider à atteindre ses objectifs. Quand on regardait tous les fournisseurs d’indices ESG, on s’est aperçu qu’il y avait beaucoup de data, beaucoup de conclusions très différentes pour les mêmes compagnies. Donc, parfois une compagnie était cotée très hautement ESG dans un indice et dans l’autre, très basse parce qu’il y avait des définitions différentes, ils envoient des questionnaires très différents aux compagnies. Ils peuvent arriver à des conclusions très différentes.
En plus de ça, quand on a regardé les rendements de ces indices, on s’est aperçu que ce n’était pas vraiment différent des indices sous-jacents. Par exemple, le S&P 500 a un rendement mais quand on regarde un indice basé sur les mêmes compagnies mais qui favorisent des titres qui ont des meilleurs scores ESG, ils n’ont pas les meilleurs rendements à terme. Donc, nous on voulait vraiment trouver un approche qui allait vraiment mettre le doigt sur les facteurs ESG, faire une meilleure sélection de titres et donner un meilleur rendement ajusté pour le risque à nos clients. Puis pour nous, la seule façon d’y arriver, aujourd’hui, c’est la gestion active.
AT :
Je trouve ça vraiment intéressant. Ce que j’aime entendre c’est BNI travaille très fort pour se démarquer en une valeur ajoutée à ses clients. Le fait qu’on ajoute un twist intéressant sur la gestion devrait nous démarquer encore plus.
Très intéressant, Terry. Donc, comme vous le savez, BNI a une architecture ouverte qui est vraiment unique et l’approche qu’on utilise dans la sélection de nos gestionnaires s’applique sur un processus qui s’appelle OP4+ – organisation, les personnes, le processus, le portefeuille et la performance. Quand on prend tout ça en contexte, comment fait-on pour reconnaître un bon gestionnaire en investissement dans le processus d’OP4+?
TD :
Quand on a commencé l’approche OP4 avant qu’elle devienne l’OP4+, c’était vraiment aller trouver les critères d’excellence qu’on cherchait chez un gestionnaire qui, dans le passé, a démontré une bonne probabilité de réussite long terme. Donc c’est basé sur des piliers très importants. Puis, il y a deux ans, on s’est requestionné : il y a-t-il des facteurs additionnels, des piliers additionnels qu’on veut ajouter qui va améliorer notre sélection de gestionnaires? Et c’est là que OP4 est devenu OP4+. Puis le + c’est vraiment comment un gestionnaire intègre l’analyse ESG dans sa sélection de titres, que ce soit une action ou une obligation. Puis, ça peut passer par différentes approches, comme avoir des analystes dédiés à l’analyse ESG, comme avoir les gestionnaires se spécialiser ou rajouter à leur expertise, mais tout le temps dans l’idée de rajouter le filtre ESG dans l’analyse de leur compagnie en plus de l’analyse financière traditionnelle. Nous, on pense vraiment que, en rajoutant l’intégration ESG, nos gestionnaires ont une meilleure probabilité d’avoir des bons rendements, ou des meilleurs rendements, mais certainement une gestion du risque beaucoup plus améliorée, ce qui va aider nos clients à atteindre leurs objectifs à long terme.
AT :
Puis je peux dire autre chose, Terry, je connais ton équipe, le nombre d’heures et le nombre de personnes dans ton équipe, c’est un travail important et qui requiert énormément de temps. Et c’est ça l’avantage qu’on amène vraiment à nos clients. C’est que souvent, ils n’ont pas besoin de le faire eux-mêmes, ils peuvent s’appuyer sur l’expertise de BNI.
En conclusion, je me posais la question : avec tout ce qu’on vit depuis six à sept, huit semaines, quels parallèles pouvons-nous vraiment établir avec la pandémie actuelle et les investissements de ESG dans les prochains mois, les prochaines années?
TD :
Je pense si on retourne au mois de janvier, personne d’entre nous aurait pensé qu’on sortirait de nos bureaux, retourné à la maison, travaillé en télétravail, commencé à porter des masques. Mais on avait déjà entendu parler de pandémie dans le passé, que c’était un risque, que c’était possible que ça arrive, mais on y mettait toujours une probabilité très petite puis on jugeait que ce n’était pas si important que ça comme risque.
Mais ça fait plusieurs années qu’on entend parler du climat, du risque du réchauffement de la planète, du risque de certaines conditions sociales dans le monde, du risque associé à une saine gouvernance ou à une mauvaise gouvernance dans une entreprise. Toutes ces choses, on les connait mais dans le passé je pense qu’on n’y donnait pas l’attention nécessaire comme risque. Je pense qu’aujourd’hui, après cette pandémie, les investisseurs vont vraiment se poser des questions beaucoup plus sérieuses sur les risques potentiels liés à l’ESG.
Si la planète se réchauffe, d’un degré, de deux degrés, qu’est-ce qui va se passer puis est-ce que je suis investi dans les bonnes compagnies? Est-ce que mon portefeuille va vraiment bien performer dans un scénario de la sorte? Puis je pense que les gestionnaires de portefeuilles qui vont mettre l’emphase sur l’intégration ESG vont mieux performer et mieux gérer leur risque et c’est pour ça que chez BNI on y porte beaucoup d’attention. C’est pour ça que c’est un des piliers qu’on étudie de très près et pourquoi je pense que c’est la bonne approche à suivre pour nos clients à long terme
AT :
Je pense que tu as raison aussi. Il ne faut jamais oublier : ce n’est pas juste un sujet oùl’institutionnel est intéressé. Je pense que c’est un sujet qui va toucher toutes les générations, tous les investisseurs. C’est un sujet qu’on doit vraiment apprendre et continuer à apprendre.
Donc, merci Terry pour ton insight, pour nous avoir éclairés beaucoup sur les sujets intéressants envers les ESG. J’aimerais aussi remercier tous nos auditeurs pour notre première édition de BNI en bref, et on se revoit à la prochaine édition.