Les conséquences de la pandémie qui se sont abattues sur leur environnement, leur société et leurs gouvernements ont fait émerger un intérêt nouveau pour les produits financiers qui en appellent à la conscience. Cela dit, savoir par où commencer pour trouver des conseils éclairés les laisse un peu perplexes et confus. Voici… l’histoire de deux perspectives.
Sujet réservé aux sceptiques ou aux convertis ?
L’enthousiasme des conseillers pour la nouvelle offre de produits est un peu limité. Pour plusieurs, l’ESG n’est guère plus qu’une tendance passagère. Certains se sont même étonnés d’apprendre que des indices comme le MSCI 400 Social Index ont atteint ou dépassé des indices de référence comme le S&P 5002. Cela dit, de plus en plus de rencontres clients – en particulier avec des investisseurs des générations du millénaire et Z – portent sur la question de l’investissement responsable. En fait, 15 % de plus d’investisseurs veulent aujourd’hui aborder ce sujet que l’an dernier3! Alors au juste, qu’est-ce qui empêche les conseillers d’adopter la stratégie avec un peu plus d’entrain?
Les études révèlent que les conseillers sont surtout dissuadés par la terminologie et la catégorisation4. Sélection d’exclusion. Investissement à impact. Investissement éthique. Investissement socialement responsable. La liste des stratégies d’investissement responsable semble longue, mais les conséquences de cette lacune dans leurs connaissances sont que les conseillers pourraient ne pas être en mesure de répondre adéquatement aux objectifs d’investissement de leurs clients.
Une solution rapide au problème pour les conseillers mal informés des ESG serait de nouer de partenariats avec des spécialistes de ce domaine. Cela implique que l’analyse des portefeuilles des clients serait confiée à des conseillers choisis, réputés être des champions de l’ESG. L’association avec des experts du secteur peut allonger le processus d’analyse, mais la qualité de service qui en résulte pourrait en être améliorée.
Il faut beaucoup de formation et d’apprentissage avant que les conseillers puissent répondre en toute confiance aux questions des investisseurs sur le sujet. Les professionnels financiers doivent collaborer pour s’assurer que leurs investisseurs ont une idée générale des trois piliers de l’ESG. Quand ils entendent le mot « durable », les investisseurs pensent souvent à l’environnement. Les causes sociales et la question de la gouvernance ne figurent pas en tête de leurs priorités. Les investisseurs veulent croire que l’investissement responsable fait partie de l’avenir, mais le vrai test est de savoir où trouver des occasions sur le marché et des informations dignes de confiance.
Un manque de conviction ou une confiance aveugle ?
Malgré les opinions divergentes sur le sujet, nous nourrissons de grands espoirs pour l’avenir de l’investissement dans les thèmes ESG. Selon un sondage de RBC Gestion mondiale d’actifs Inc., on estime que 63 % des Canadiens sont intéressés par une forme quelconque d’investissement relié aux thèmes ESG.5 Cependant, près de 50 % des investisseurs ne savent même pas par où commencer pour se renseigner sur la manière dont il convient de prendre ces décisions. Cela représente une énorme occasion à saisir : les investisseurs canadiens considèrent les informations de leurs conseillers comme étant les plus valables pour les investissements ESG.
Il existe un intérêt manifeste des clients à en apprendre davantage sur cette stratégie émergente : il appartient aux conseillers de les éclairer en faisant des suggestions d’investissement saines et en leur permettant de prendre des décisions en accord avec leurs objectifs de placement. La réalité indéniable est que les investisseurs ont accès à plus d’informations sur leurs investissements et sont plus conscients de la destination de leur argent et des activités qu’ils financent. 87 % des Canadiens croient qu’investir dans les thèmes ESG peut même atténuer leurs risques en cette époque instable6. Les conseillers peuvent être assurés que présenter un répertoire de solutions ESG digne de confiance et savoir parler de leurs avantages répondrait aux attentes des investisseurs.
Alors, l’avenir est-il rempli d’espoir ou d’affliction ?
Les pratiques ESG méritent d’être mieux reconnues par les conseillers. Ceux qui n’ont pas embrassé cette tendance pensent encore que le rendement peut avoir un prix à cause du bassin plus petit d’options parmi lesquelles les portefeuilles peuvent choisir. Cela met en lumière les fausses prémisses des spécialistes du secteur; l’ESG peut être intégré dans un portefeuille de mille et une manières.
Bien que le rendement historique ne soit pas indicateur des rendements futurs, les investissements responsables ont démontré un esprit combatif; ils ont couvert autant de terrain que leurs contreparties traditionnelles… et ce n’est que le début.