La bataille électorale sera assurément un sujet central en 2020, mais
cette année, ce sera un peu différent. La campagne présidentielle
américaine partage les feux de la rampe avec la COVID-19. Alors, quel
impact auront les élections de cette année sur les marchés ?
L’impact de la COVID-19 sur l’élection présidentielle
Une récession dans les deux ans avant l’élection réduit habituellement les chances de réélection du président sortant. Cela dit, l’issue du scrutin dépendra surtout de ce que les États-Unis seront ou non en récession au moment où les électeurs glisseront leur bulletin dans l’urne, en novembre.
Si les électeurs croient que le ralentissement économique dû à la COVID-19 est un élément perturbateur extérieur et si la rhétorique nationaliste du président – America first – l’emporte sur la gestion perçue de la pandémie par l’administration sortante, le résultat pourrait être nettement différent.
Les leçons de l’histoire sur les années d’élections
L’histoire a démontré que les marchés sont plutôt résilients pendant les années électorales. En moyenne, le marché boursier américain a marqué une pause dans les 3 mois qui ont précédé les 10 dernières élections présidentielles, mais des gains étaient généralement observés dans les 12 mois suivants (voir le tableau).
À quoi peut-on s’attendre ?
Rendement total du S&P 500 à l’approche d’élections présidentielles | ||||
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Année électorale |
3 mois avant |
3 mois après |
6 mois après |
12 mois après |
2016 | -1,30% | 7,80% | 13,30% | 23,70% |
2012 | 3,00% | 6,50% | 14,50% | 26,80% |
2008 | -19,00% | -16,60% | -8,40% | 6,90% |
2004 | 2,60% | 6,00% | 3,70% | 9,40% |
2000 | -2,90% | -6,10% | -11,20% | -21,00% |
1996 | 8,80% | 9,50% | 17,40% | 34,50% |
1992 | -0,40% | 7,20% | 6,80% | 13,40% |
1988 | 2,90% | 9,50% | 13,20% | 27,20% |
1984 | 5,80% | 7,50% | 7,30% | 16,70% |
1980 | 5,50% | 1,40% | 5,70% | 3,30% |
Moyenne | 0,50% | 3,30% | 6,20% | 14,10% | Positif/Total | 60% | 80% | 80% | 90% |
Source : Banque Nationale Investissements, bureau du Chef des placements (données de Refi nitiv).
L’année 2020 est tout sauf une année « moyenne » et la préparation des élections accroîtra sans doute la nervosité des investisseurs. Mais cela suffira-t-il pour faire dérailler la reprise économique en cours ? Peut-être pas.
Une analyse plus fine de l’histoire montre que ce qui explique la divergence du comportement du marché à proximité de l’élection présidentielle n’est pas l’affiliation politique du nouveau président, du Sénat ou de la Chambre des représentants, mais plutôt la santé de l’économie.
En conclusion
Les gouvernements ont montré qu’ils étaient prêts à soutenir l’économie et les marchés à tout prix tout au long de la pandémie. En outre, un nouveau vaccin ou une nouvelle thérapie qui changerait la donne sont autant de raisons d’être optimistes en ce qui concerne la COVID-19, qui est néanmoins un facteur extrinsèque à considérer en cette année électorale.
Si les démocrates remportent l’élection (ils sont actuellement en tête des sondages), ils augmenteront très probablement le taux d’imposition des sociétés. Toutefois, cette hausse serait compensée par une augmentation des dépenses, ce qui ne perturberait pas trop les marchés.