Octobre 2019 ne s’annonce guère différent. En ce mois traditionnellement marqué par l’incertitude sur les marchés, les investisseurs font souvent montre de prudence. C’est alors que les actifs à risque enregistrent souvent une baisse – une anomalie de marché surnommée l’effet d’octobre. Mais ces sombres prophéties ne reposeraient-elles pas sur un grand malentendu ? Ou les enfants passant l’Halloween seront-ils les seuls à être gâtés ce mois d’octobre ?
Est-ce de la superstition ?
Il est facile de comprendre les investisseurs redoutant le mois d’octobre. En effet, on y a observé certaines des pires journées de l’histoire de la bours.
Mais si cela peut vous consoler, les statistiques laissent penser que ce n’est peut-être que pure coïncidence. Le mois d’octobre est-il vraiment celui de l’année qui a le plus de chances de voir le marché piquer du nez ?
La réalité
L’idée que les marchés boursiers enregistreront de fortes chutes en octobre semble davantage relever du mythe financier que de la réalité. Les données historiques remontant à 1964 révèlent en effet qu’au cours des 55 dernières années, l’indice S&P 500 n’a été négatif que 40 % du temps et que le rendement moyen enregistré en octobre a largement dépassé le rendement mensuel moyen (sur la base des douze mois de l’année).
LE SAVIEZ-VOUS ?
Rendement mensuel de l’indice S&P 500 depuis 1964 | |||
---|---|---|---|
Mois | Rendement moyen* | Nombre d’années positives (%) | Nombre d’années négatives (%) |
Janvier | 4.4% | 34 (61%) | 22 (39%) |
Février | 2.8% | 31 (55%) | 25 (45%) |
Mars | 3.1% | 36 (64%) | 20 (36%) |
Avril | 2.8% | 41 (73%) | 15 (27%) |
Mai | 2.7% | 32 (57%) | 24 (43%) |
Juin | 2.4% | 32 (57%) | 24 (43%) |
Juillet | 3.8% | 28 (50%) | 28 (50%) |
Août | 3.2% | 31 (55%) | 25 (45%) |
Septembre | 2.9% | 27 (49%) | 28 (51%) |
Octobre | 4.3% | 33 (60%) | 22 (40%) |
Novembre | 3.5% | 37 (67%) | 18 (33%) |
Décembre | 2.7% | 39 (71%) | 16 (29%) |
Moyenne | 3.3% | 33 (60%) | 22 (40%) |
Source : données de Refinitiv. *Données en USD, sans les dividendes
Le mois de septembre est en réalité beaucoup plus agité que le mois d’octobre, ayant généré des rendements négatifs dans 50 % des cas depuis 1964 (comparativement à seulement 40 % en octobre).
Rester investi sur les marchés, et non tenter de les synchroniser
Personne ne sait avec certitude si les marchés connaîtront ou non un mois d’octobre difficile. Comme le montre le tableau ci-dessus, les replis du marché peuvent survenir à tout moment de l’année civile. Un fait demeure cependant : synchroniser le marché constitue toujours un défi. Par conséquent, l’objectif de tout investisseur devrait être d’adopter une approche d’investissement à long terme. En détenant un portefeuille constitué de catégories d’actif diversifiées, il est possible de limiter l’effet négatif des corrections du marché, quels que soient le jour, le mois ou la saison !